Jacques Brel pour célébrer Noël et espérer pour
2016 plus de lumière dans nos vies comme dans le monde...
Cette chanson n’est
pas une de ses plus connues. Elle date du tout début de sa carrière. Avant
d’être l’homme un peu blasé, plein de désillusions et provocateur qu’il est
devenu, Jacques Brel était surnommé par Brassens « l’abbé Brel », en
raison de ses chansons un peu trop idéalistes, naïves – boyscoutes dirait-on
avec un brin de moquerie.
Si je veux aujourd’hui poster cette chanson,
c’est pour deux raisons…
Tout d’abord parce que cette chanson dit bien
tout l’espoir que symbolise pour les hommes la fête de Noël. Comme une lumière
scintillante dans la nuit, comme un peu d’espoir dans notre monde bousculé par
la laideur, l’indifférence, la violence et la haine, il y a pour les chrétiens
un tout petit bébé ; une part de Dieu qui a pris le fragile chemin de
notre humanité pour nous inviter à l’y suivre. Dans la chanson de Brel, il est
question de changer le regard porté sur le monde ; un regard d’espoir qui
s’attache d’abord à y voir la beauté et l’innocence, pour y puiser la vie. Ce
regard, comme cet enfant dans la crèche, c’est faire la place à la lumière de
Noël dans nos vies.
Ensuite, si j’ai décidé de poster cette
chanson, c’est parce que j’ai envie de livrer ici une réflexion plus
personnelle et de formuler des vœux pour l’année qui s’annonce… Je ne sais pas
si je veux vivre dans un monde où « idéaliste » devient forcément
synonyme de « naif ». Dans un monde qui a relégué l’utopie au rang du
vocabulaire péjoratif qui désigne avec violence ce qui relève de la folie et de
l’irresponsabilité. Moi, je veux faire l’éloge de cette folie-là. Quand Brel
chantait cette chanson, on l’appelait « l’abbé Brel » ; on le
moquait. Quand on se montre ambitieux et exigeant dans ses principes
aujourd’hui, on est ‘pas réaliste’, trop ‘naïf’. On nous regarde avec un
mélange de condescendance et de commisération. Je ne suis pas d’accord. Je
pense que rien de ce que l’être humain a fait de plus beau, de plus grand et de
plus fort n’a été fait sans idéalisme. Je pense que sans cela, l’humanité n’est
plus tout à fait elle-même. L’enfant qui dort dans la crèche pourrait nous le
dire. Les enfants ont cette force de
pouvoir croire en l’impossible ; cette certitude qu’ils arriveront à
grandir et à progresser. Cette certitude les jette dans la vie avec la plus
grande confiance. Avec une grande foi en eux-mêmes et en la vie. Cette force,
c’est l’essence même de la vie.